ALICE ET DAMIEN DANS LA VALLEE DE LA GRANDE RIVIERE

Sur la Côte-sous-le-Vent, à la sortie de Vieux-Habitants, il faut s'engouffrer au fond de la vallée, suivre une route sinueuse accrochés au flanc de la montagne et ravagée par le dernier cyclone, se faire peur par moments, s'extasier à tout instant. Très vite, les senteurs de terre et de fraîcheurs qu'exhalent la végétation tropicale saisissent les narines du visiteur : un régal quand ailleurs il fait si chaud ! Des champs de bananiers, quelques palmiers royaux au loin, un petit pont de pierre et les dernières habitations s'éloignent. Plus la route monte et plus la nature domine dans un imposant écrin de verdure.

Bientôt, un chemin cahotique succède à la route avant que ne surgisse, planté sur un terre-plain qui domine la vallée, le site de La Grivelière et son jardin botanique. Il est temps de se garer et de continuer à pied.

Dans cet environnement luxuriant, aussi loin que porte son regard, tout n'est que vert de la forêt et des cultures et bleu du ciel et de la rivière. A perte de vue, un cirque de montagne et de verdure le cerne, l'enveloppe avec, en contrebas, la vallée étroite et profondément encaissée où serpente la rivière. Le promeneur découvre alors l'un des endroits les plus magiques de la Guadeloupe.

Le large chemin à flanc de montagne longe des cultures d’agrumes (citrons, mandarines, oranges mais aussi des fruits aux formes bizarres comme le « lemon » ou le « chadeck ») des cultures de légumes (christophine notamment). Le chemin se rétrécit un peu après la traversée de la Ravine Auphrant et mène au seuil de la prise d’eau d’irrigation dite de Barthole. Là, il faut traverser la rivière puis remonter la Grande Rivière en passant par l’îlot central. La trace se perd un bras mort de la rivière puis dans d’anciennes plantations de cacaoyers et de caféiers avant d’arriver aux remarquables « pas de géants » visibles en rive gauche.

Nous sommes arrivés, une dernière traversée de rivière (qui peut se transformer en baignade involontaire en raison de forts courants) et nous voici arrivé à la Ravine Paradis et à son fameux bassin. Un cadre bucolique, propice à la baignade, aux jeux aquatiques (plongeons, toboggans, …) et à l’observation des nombreux poissons (notamment des « colle-roches ») qui peuplent la rivières.


Cette vallée unique en Guadeloupe bien que protégée par son inclusion dans la zone centrale du Parc National de Guadeloupe fait l’objet de nombreuses velléités d’aménagements hydroélectriques (microcentrale via une conduite forcée et même grand barrage EDF !). Sa protection est donc un effort de tous les jours pour les acteurs de l’eau et de l’environnement.

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