PATRICK ET BERNADETTE EN LA FORET TROPICALE

Dense et humide, rien ne saurait mieux qualifier cette forêt qui couve tout le massif. L’humidité et la température sont les grandes alliées de la végétation. Elle contribuent pleinement à la dynamique forestière.

Les lianes coulent et rampent. Sous et sur les arbres aux racines imposantes poussent fougères, mousses, lichens… La luxuriance a sa terre. Dans une atmosphère saturée d’humidité, la végétation s’entremêle dans une surenchère. La densité de la forêt n’empêche pas un étagement de la végétation.

Les plus grands arbres, à 35 mètres de haut, constituent la strate arborée supérieure et absorbe un maximum de lumière. Comme la canopée absorbe un maximum de lumière, les espèces de sous-bois étalent leur feuillage. L’ananas montagne rouge et sa fleur, une des broméliacées les plus répandues en forêt d’altitude. De nombreuses lianes et épiphytes ont besoin d’un support vertical qu’elles habillent ensuite littéralement.

Les forêts de Guadeloupe sont parmi les mieux conservées des Petites Antilles. Les Petites Antilles constituent l’un des 26 hauts lieux de la biodiversité mondiale : 12 % des plantes à fleurs des Petites Antilles n’existent nulle part ailleurs. Parmi plus de 1500 espèces de plantes à fleur présentes sur l’archipel, 32, dont 5 orchidées, sont endémiques. On y compte aussi pas moins de 350 espèces d’arbres (alors que la métropole n’en compte que 100).

En grande partie dans le cœur de Parc National de Guadeloupe, la forêt tropicale demeure relativement bien préservée mais celle-ci connaît tout de même une très forte pression liée au développement agricole et urbain (défrichement, …).

PATRICK ET BERNADETTE A LA POINTE DES CHATEAUX

A 11 kilomètres de Saint-François, offerte aux vents et battue inlassablement par la mer, cette avancée rocheuse se situe à la pointe extrême de la Guadeloupe au bout d'une presqu'ile. La pointe offre une très belle vue vers la Désirade.

La côte sauvage, où alternent falaises calcaires abruptes battues par les alizés et longues plages de sable blanc, les salines et les mornes aux reliefs adoucis, signes distinctifs d’un des sites les plus beaux et spectaculaires de la Guadeloupe. Ces biotopes littoraux revêtent une grande importance pour les oiseaux migrateurs (Gravelots, Echasses) et les oiseaux marins (sternes, pailles-en-queue).

La végétation est typique des zone littorales sèches : formations arbustives à Mapou gris, Bois enivrant, Pourpier bord de mer, salines à Palétuviers blancs, plages à Raisiniers bord de mer et à Canique grise, falaises à Bois flambeau.

Au Nord de la pointe, près de l’Anse à la Gourde, autrefois occupée par les Amérindiens, l’un des sites archéologiques les plus riches de l’archipel Guadeloupéen a été révélé. On y retrouve les traces d’un habitat précolombien.

Ce lieu légendaire, autrefois menacé par des projets immobiliers ou des constructions illicites a fait l’objet d’une acquisition de 10 ha par le Conservatoire des Espaces Littoraux et des Rivages Lacustres. Ce site remarquable fait aussi l’objet d’une protection au titre des sites classés dont le périmètre s’étend sur 730 ha dont 175 pour la partie terrestre.

Face à l’afflux touristique, des sentiers de promenades ont été aménagées par le Conservatoire et l’ONF vers le calvaire et la table d’orientation. Ce site, bien que classé, est malheureusement de plus en plus envahi par des installations sauvages de vente, qui le dénaturent. Un projet d’opération Grand Site national est engagé pour apporter des solutions et en améliorer la gestion. Les paillotes, illégalement construites sur le domaine de l’Etat depuis près de 30 ans, ont été rasées en juin 2006… la nature retrouve ses droits !

Anciennes tables extérieures les pieds dans l'eau du restaurant squatteur. Elles ont été démolies en même temps que la paillote, dommage pour le patrimoine !

PATRICK ET BERNADETTE A L’USINE DE BEAUPORT

Beauport est un nom irrémédiablement rattaché au Nord Grande-Terre, une gigantesque bâtisse aux allures de hangar qui semble veiller, telle une sentinelle sur les centaines d'hectares de champs et les moulins en ruine qui dessinent le paysage ; un pan du patrimoine historique de ce terroir.

Beauport, c'est un lieu de mémoire, d'émotion, qui marqua le développement économique de toute une région, sinistrée depuis la fermeture définitive de l'usine le 30 juin 1990 à la suite des ravage du cyclone Hugo.

Grâce au conseil général de la Guadeloupe, le poumon économique du Nord Grande-Terre recommence à battre, s'offrant une nouvelle carrière. Les trains qui charriaient la canne se sont définitivement tus, le ballet des cabrouets et des camions déversant leur chargement dans la cour a cessé. Mais après une décennie d'agonie et de silence, Beauport rouvre enfin ses portes, non plus aux planteurs mais aux visiteurs, touristes et résidents. Une partie de l'ancienne usine a été rénovée et transformée en un musée, entièrement dédié au sucre et à la production cannière qui reste encore aujourd'hui la première production agricole de l'île. Chaque vestige de ce patrimoine industriel est désormais prétexte à raconter, à se souvenir... Trois siècles d'histoire sont ainsi retranscrits à travers les différentes stations d'interprétation qui jalonnent le parcours. Une portion des centaines de kilomètre de voie ferrée à même été réhabilitée afin de faire profiter du paysage rural des sections de Gachet et de Poyen.

Hélas, la réserve foncière appartenant à l’usine de Beauport a été transféré au Conseil Général et à la SAFER. Cette dernière a vendu récemment encore quelques hectares au voisinage de l’usine qui va se retrouver dans quelques années comme enclavée dans une ville de Port-Louis au développement urbain mal maîtrisée.